Les différentes lésions de la cheville sont maintenant accessibles par voie arthroscopique. Nous décrirons les principales :

1 Les lésions osseuses ou ostéochondrales de l’astragale (Talus) Il peut s’agir de fracture plus ou moins volumineuse de la partie externe ou interne du dôme astragalien qui relève d’un traitement par arthroscopie, soit ablation du fragment s’il est petit, soit refixation par vissage. Il peut s’agir d’une ostéonécrose (ostéochondrite) ou d'une géode dans le corps du talus. Ces lésions ont un début progressif mais sur un terrain sportif. Elles se manifestent par des douleurs à la pratique sportive, à l’effort, à la marche. Elles sont bien visibles sur la radio et sont confirmées par l’IRM. Selon l’état du cartilage de revêtement, la lésion pourrait être, soit traitée par perforation trans-cartilagineuse, soit traitée par ablation d’un petit fragment ostéochondral et avivement de la niche. Ce traitement est habituellement suffisant sauf en cas de grosse lésion où une greffe spongieuse devient nécessaire.

2 Les conflits antérieurs ou antéro-externe Les conflits antérieurs se voient plus particulièrement chez les joueurs de football et correspondent à des micro-contraintes de la partie basse du pilon tibial par flexion plantaire répétée. Il en résulte un conflit de l’astragale avec l' ostéophyte tibial . Cette lésion est bien identifiable par une radio de profil oblique, et relève d’une résection de l'ostéophyte tibial sous arthroscopie. Des lésions fibro-synoviales existent également, il s’agit de séquelles douloureuses d’entorse à répétition avec atteinte du faisceau antérieur du LLE de la cheville. Ces lésions se voient mieux sur l’IRM et relèvent d’une résection sous arthroscopie.

3 Les arthrodèses de la cheville Celles-ci consistent à bloquer le tibia et l’astragale dans une position favorable de la marche. Cette technique longtemps faite par voie arthrotomie peut être réalisée sous arthroscopie lorsque la déformation est bien réductible. L'écartement osseux est assuré par un distracteur provisoire, puis l’avivement est réalisé pour enlever toute la surface cartilagineuse et enfin la stabilisation est obtenue par un vissage du tibia et du talus. Dans les suites, le patient a une attelle postérieure et peut reprendre un appui contact, mais l’appui complet n’est réellement possible qu’au bout de 4 voire 6 semaines. Si les vis sont gênantes, elles pourront être enlevées au bout de 6 à 8 mois.

 

Référence: Livre Arthroscopie 2ème édition ELSEVIER