Le but d’une prothèse totale du genou est de remplacer le cartilage usé des surfaces du fémur et du tibia, le plus souvent par l’arthrose.

Le remplacement porte sur la surface inférieure articulaire du fémur et la surface supérieure articulaire du tibia en conservant le plus souvent le ligament croisé postérieur et les ligaments internes et externes. Le plus souvent, nous utilisons des prothèses sans ciment en titane avec une interface en polyéthylène pour assurer le glissement. Rarement, la rotule sera remplacée par une prothèse.

 

 

 

Les patients (prédominance de femmes) souffrent souvent pendant de nombreuses années de douleurs sur un des côtés du genou, la douleur est initialement pendant la marche, la montée des escaliers, puis devient nocturne. Le périmètre de marche et la mobilité se réduisent progressivement, le genou va se déformer et on note un gonflement persistant.

 

 

Le diagnostic repose sur une radio simple du genou de face et de profil en appui et une radio de la rotule. Il n’est pas nécessaire dans la majorité des cas de faire une IRM et encore moins un scanner.

 

 

Le traitement médical peut être essayé pendant plusieurs mois ou années lorsque la gêne fonctionnelle reste modérée. Lorsque la gêne est trop importante, la seule possibilité reste la prothèse totale du genou.

La pose d'une prothèse du genou est préparée dans les meilleures conditions (avis du cardiologue, perte de poids si possible, bilan biologique, ECBU…). La préparation de la peau est essentielle pour réduire le risque infectieux. L’hospitalisation est réalisée la veille de l’intervention.

L’intervention est actuellement réalisée par une incision courte interne (Technique mini-invasive) et avec un système de navigation des instruments (contrôle du positionnement par un ordinateur comme le GPS pour la conduite automobile) pour avoir un positionnement le plus précis possible.

Dès le réveil, le patient sera mis sur un appareil de mobilisation passive, de 0 à 90° (Kinétec) avec un contrôle de la douleur par une pompe de morphine et un cathéter crural. La mobilisation du genou dure la 1ère nuit et est poursuivie 7 à 8 heures par jour, le reste de l’hospitalisation. La marche peut être commencée au bout de deux, trois jours avec un appui complet. Le glaçage sera poursuivi durant toute l'hospitalisation.

La sortie sera prévue lorsque le patient aura atteint aisément 90° de flexion et que la cicatrisation sera acquise habituellement au 6ème, 7ème jour. Les fils auront été enlevés, le genou est simplement maintenu sans pansement par un jersey élastique de contention. Le plus souvent si l’environnement le permet, il rentrera à son domicile pour poursuivre la rééducation; dans les autres cas une place dans un service de rééducation ou de soins de suite sera réservée lors d’une consultation préopératoire.

Dans les suites, le patient conservera les cannes pendant 4 à 5 semaines, et sera revu en consultation à 5 semaines post-opératoires avec un contrôle radiologique. La rééducation pourra éventuellement être poursuivie ensuite si le résultat n’est pas complet. La reprise de la conduite en voiture est possible à partir d'un mois. La douche est préférable au bain, le chaussage sera facilité par une chausse pied. Il faut éviter de s'asseoir sur des sièges bas (canapé) et de croiser les jambes.

La prothèse totale du genou donne de bons résultats avec une flexion à 110, 115°, ce qui permet de monter les escaliers, de conduire, de faire du vélo, des marches.

Elle peut être émaillée d’une complication redoutable, l’infection, notamment s’il y a eu des difficultés de cicatrisation. Dans ce cas, il faut rapidement revoir en consultation le patient pour régler au plus vite ce problème. Le risque de phlébite est prévenu par une mobilisation précoce, le lever et les anticoagulants durant 14 jours (traitement plus prolongé en cas de facteurs de risque).

Un contrôle de la prothèse est effectué tous les 2 ans, mais tout événement anormal peut justifier une consultation plus tôt. Toute infection même très tardive (urinaire, pulmonaire...) doit être sérieusement traitée pour protéger votre prothèse. Votre prothèse peut déclencher une alarme dans les portiques d'aéroport, une attestation peut être fournie par votre Chirurgien.