La prothèse totale de hanche remplace la tête du fémur et la partie articulaire du cotyle appartenant au bassin. Cette intervention est réalisée lorsqu’il n’y a plus de cartilage de recouvrement des surfaces permettant d’assurer une mobilité indolore de la hanche.

La destruction de cette articulation peut survenir par un processus dégénératif ou arthrose, lors d’une ostéonécrose ou lors de certaines maladies rhumatismales notamment la polyarthrite rhumatoïde.

La gêne fonctionnelle repose essentiellement sur la douleur surtout à la mobilisation, à la marche, la montée des escaliers et plus tardivement la nuit. La mobilité de l’articulation se réduit progressivement entraînant une gêne lors de l’habillement, lors de la montée des escaliers.

Le diagnostic repose sur une radiographie du bassin en charge qui montre une disparition progressive du cartilage et un contact « os-os » de la tête du fémur sur le cotyle. L’IRM n’a d’intérêt que dans le cadre d’une ostéonécrose du sujet jeune. Le scanner ou la scintigraphie ont peu d’intérêt

 

Le traitement de la hanche détruite est d’abord médical (traitement anti-inflammatoire prolongé, rééducation, perte de poids), mais lorsqu’il n’est plus suffisant le remplacement prothétique est nécessaire.

Les deux pièces prothétiques peuvent être cimentées ou non cimentées avec une surface de recouvrement qui permette un ancrage direct dans l’os (recouvrement de calcium et de phosphate). La pièce cotyloïdienne hémisphérique qui remplace le cotyle est en polyéthylène en cas d’ancrage cimenté ou en métal (Titane ou chrome cobalt) en cas d’ancrage sans ciment, dans ce cas l’insert articulaire sera en polyéthylène ou en céramique. La prothèse fémorale qui remplace la tête fémorale est en titane ou en chrome cobalt, elle est surmontée d’une tête en métal ou en céramique.

La pose d'une prothèse du genou est préparée dans les meilleures conditions (avis du cardiologue, perte de poids si possible, bilan biologique, ECBU…). La préparation de la peau est essentielle pour réduire le risque infectieux. L’hospitalisation est réalisée la veille de l’intervention.

 

L’intervention est pratiquée sous anesthésie générale ou sous rachi-anesthésie par une voie d’abord postérieure de longueur moyenne 11 à 12 cm (Technique mini-invasive), il est essentiel de conserver certains muscles pour garantir une bonne stabilité de la prothèse en post-opératoire (Pyramidal et grand fessier). Le cotyle sera préparé avec une fraise et l’implant choisi, cimenté ou non, sera mis en place avec une orientation optimale (antéversion et inclinaison). Le fémur est ensuite préparé après avoir coupé le col fémoral avec des râpes de tailles croissantes, on choisira la taille qui s’adapte le mieux à la forme du fémur pour obtenir une stabilité parfaite. La tige choisie sans ciment ou avec ciment sera mise en place puis la tête sera impactée sur le col de la prothèse, on réduit alors la tête fémorale dans le cotyle et on va tester la stabilité dans des positions extrêmes. La fermeture est assurée par un surjet sur un drainage conservé 24 heures.

 

 

 

En post-opératoire les douleurs sont contrôlées par des antalgiques et de la morphine pendant 2 ou 3 jours, les antibiotiques sont mis systématiquement pendant 24, 48 heures. Le patient est levé le lendemain de l’intervention, il a l’autorisation d’appui complet et il pourra rentrer à son domicile à partir du 6ème jour. Une visite de contrôle est prévue à trois mois puis tous les deux ou trois ans.

 

Les complications sont toujours possibles même dans les meilleures conditions opératoires, elles sont prévenues par un très bon bilan préopératoire, notamment cardiaque, par la pratique d’une anti-coagulation, les risques de thrombophlébite existent notamment en cas de faible mobilisation du membre inférieur, il sera diagnostiqué et traité dans les meilleurs délais. La luxation de la tête fémorale peut se produire lors d’une fausse manœuvre notamment de rapprochement du membre opéré ou de croisement de jambes. La prise en charge par le rééducateur dans les premiers jours concernera beaucoup cette prévention qui doit être poursuivie pendant les trois premiers mois. L’infection est une complication sérieuse qui reste très rare grâce à l’antibioprophylaxie actuel et nécessitera une reprise chirurgicale dans les meilleurs délais.

Après la sortie du service, les patients vont poursuivre leur rééducation pendant quelques semaines, l’essentiel est de marcher, d’abandonner rapidement les cannes et surtout de bien suivre les prescriptions pour éviter toute luxation. Les cannes sont abandonnées vers la troisième, quatrième semaine. La reprise de la conduite en voiture est possible à partir d'un mois. La douche est préférable au bain, le chaussage sera facilité par une chausse pied. Il faut éviter de s'asseoir sur des sièges bas (canapé) et de croiser les jambes.

Les résultats des prothèses sont très satisfaisants, les douleurs disparaissent, la mobilité de la hanche s'améliore, la marche est facile. La surveillance même au delà de 10 ans est souhaitable pour dépister une usure anormale des implants. Toute infection même très tardive (urinaire, pulmonaire...) doit être sérieusement traitée pour protéger votre prothèse.

Votre prothèse peut déclencher une alarme dans les portiques d'aéroport, une attestation peut être fournie par votre Chirurgien.