Le genou est une articulation relativement peu congruente et qui tient bien grâce à de nombreux ligaments sur le côté interne ou externe du genou ou à l’intérieur : les ligaments croisés antérieurs et postérieurs. Le rôle de ces ligaments est d’empêcher des mouvements de translation antérieure ou postérieure du tibia ou de bascule en varus ou valgus. Le ligament croisé antérieur est composé de 2 faisceaux.

La rupture du ligament croisé antérieur est liée à l’activité sportive notamment des sports de pivot contact (football, handball, basket, rugby, ski...). Elle peut survenir lors d’une mauvaise réception, lors d’un shoot dans le vide, lors d’un changement de direction le pied bloqué au sol.

Le patient entend un craquement et ressent une sensation de déboîtement et d’instabilité de son genou habituellement il sort du terrain. Le genou va gonfler dans les premières heures mais l’appui sur le membre traumatisé reste possible le plus souvent. Si le patient est vu en urgence, le diagnostic peut être fait grâce au jeu qui s’est créé au niveau du genou (Test de Lachman).

La radio permet d’exclure une lésion osseuse mais elle ne permet absolument pas de voir le ligament croisé de même que les ménisques.

En l’absence de lésion osseuse, le patient aura un traitement fonctionnel avec la possibilité de reprendre rapidement l’appui. Le glaçage est indispensable ainsi que la mobilisation du genou, les douleurs seront maîtrisées par un traitement antalgique et anti-inflammatoire.

Le patient doit être ensuite examiné par un Chirurgien orthopédiste pour confirmer la rupture, apprécier son importance et son retentissement. La mesure précise du jeu dans le genou peut être faite avec le système GNRB mis au point dans le service avec Stéphane Nouveau et l’Esiea-Ouest. L’IRM est un examen fiable pour le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur et l’analyse des ménisques.

La conduite à tenir dépendra ensuite des choix du patient, de son niveau sportif, de sa gêne, de l’importance du jeu au niveau du genou. Une intervention en urgence n’est pas recommandée, par contre une prise en charge kinésithérapique est souhaitable pour récupérer un genou indolore sans gonflement et de bonne mobilité.

Si le patient est peu sportif ou s’il souhaite arrêter toute activité de pivot, l’abstention thérapeutique est possible, il faudra malgré tout surveiller l’évolution de ce genou et ne pas hésiter à revoir cette décision si des lésions méniscales apparaissaient ou s’il y avait une instabilité dans la vie courante.

Chez un sujet sportif jeune et motivé, la réparation par plastie du ligament croisé antérieur est souhaitable mais sa date est fonction des impératifs sociaux et professionnels. La réparation par suture est impossible, il faut donc faire un remplacement du ligament initial par une autogreffe avec soit le tendon rotulien, soit les tendons de la patte d’oie. Personnellement nous utilisons dans plus de 90 % des cas le tendon demi-tendineux seul pour réaliser cette plastie. L’intervention est réalisée sous arthroscopie, le nouveau ligament prendra la place du ligament rompu; au niveau du fémur et du tibia, la fixation est assurée par des vis.

 

 

La technique TLS qui permet d’assurer des suites opératoires rapides, simples et une bonne stabilité à court et moyen terme. La rééducation doit être faite avec un protocole précis pour ne pas surmener la greffe en cours de revascularisation. Elle est habituellement aisée au niveau de la récupération de la mobilité, la récupération musculaire peut nécessiter plusieurs mois, la reprise des sports de pivot et contact ne sera pas possible avant huit mois dans la majorité des cas.