Les lésions du cartilage au niveau du genou sont très fréquentes notamment lors d’arthroscopie pratiquée pour lésion méniscale ou ligamentaire mais peu d’entre elles sont douloureuses.

Lésion du condyle interne sous arthroscopie

La réparation spontanée d’une lésion du cartilage est un processus très incomplet au niveau du genou et qui laisse souvent des surfaces dépourvues de cartilage au niveau du condyle ou au niveau du tibia. Cette lésion peut devenir gênante chez les sujets jeunes dans leur pratique sportive voir dans la vie quotidienne et l’importance de cette gêne doit être bien évaluée avec des scores de fonction.

Le diagnostic clinique de lésion du cartilage est difficile et non spécifique, il faut donc faire appel à des processus d’imagerie, la radiographie permet d’évaluer la hauteur du cartilage fémoro-tibial ou fémoro-patellaire en le comparant au côté sain mais le bilan plus précis de la perte de substance repose sur l’arthro-scanner ou l’arthro-IRM. Ces examens nécessitent l’injection d’un produit opaque à l’intérieur du genou. Ces examens permettront l’évaluation de la surface atteinte, de sa profondeur et de son siège précis.

Image IRM en T-2 Image IRM en T-1

L’arthroscopie permet d’avoir également un bilan extrêmement précis de la lésion et le classer selon l’ ICRS.

Devant une lésion localisée notamment sur un des condyles chez un patient jeune, il est possible de lui proposer une des trois techniques qui vont être décrites :

 

1 - les microfractures : le principe est de déclencher un processus de cicatrisation fibro-cartilagineuse à partir des cellules souches contenues dans l’os sous-jacent à la lésion. On réalise plusieurs micros perforations de l’os lésé pour obtenir un super caillot qui va progressivement se transformer en fibro-cartilage. Cette intervention se pratique sous arthroscopie et elle donne de bons résultats sur des lésions récentes de petites tailles chez des sujets jeunes, sans surcharge pondérale.

 

 

 

2 - les autogreffes ostéochondrales : le principe est d’aller prendre dans une zone peu fonctionnelle du genou, des greffons cylindriques qui seront implantés dans la zone dépourvue de cartilage. Cette technique se réalise sous arthroscopie avec une instrumentation spécifique. En général, on prélève de 1 à 4 greffons de taille 7 à 10 mm pour couvrir le maximum de la perte de substance. Les résultats sont satisfaisants à condition de s’adresser à des sujets de moins de 50 ans sur des lésions du condyle de surface inférieure à 3 cm² et sans désaxation du genou.

 

 

 

3 - les cultures de chondrocytes : il s’agit de mettre en culture les cellules cartilagineuses du patient et de les réimplanter quelques semaines plus tard au niveau de la perte de substance après sa délivrance par un laboratoire de culture cellulaire agréé. Initialement, la culture de cellules était injectée sous un lambeau de périoste pour assurer l’étanchéité de la perte de substance. Actuellement ces techniques sont pratiquées par mise en culture des cellules dans une matrice 3D (Cartipatch). Cette technique se réalise par une petite ouverture articulaire et uniquement au sein d’équipes entraînées et autorisées par l’APSSAS (dont le CHNM).

 

 

 

REFERENCES :

- Techniques de réparation chondrale pour lésion focale du genou.

Livre Arthroscopie, 2ème édition, éditeur Elsevier, pages 51 à 58.

- Revue de chirurgie orthopédique 2007, volume 93, pages 701 à 709.