Les lésions méniscales et ligamentaires du genou ont une incidence croissante chez l’enfant en raison de leur implication précoce dans beaucoup d’activités sportives de loisirs voir de compétition.

Sur l’ensemble de la traumatologie de l’enfant 3% des lésions concernent le genou.

 

1. Le diagnostic de lésion méniscale traumatique chez l’enfant est souvent difficile en urgence. Le ré-examen une à deux semaines après le traumatisme facilite l’orientation du diagnostic et permet de prévoir une IRM.

Il faut mettre à part les lésions particulières du ménisque externe discoïde qui nécessitent moins de réparation chirurgicale que les lésions traumatiques.

Toutes les lésions méniscales de l’enfant doivent être suturées lorsque cela est techniquement possible et il n’y a pas d’indication de méniscectomie de première intention. La réparation doit être faite de manière extrêmement soigneuse sous arthroscopie voire par une courte arthrotomie et elle est suivie d’une immobilisation d’au moins un mois car il n’y a pas de risque d’enraidissement chez l’enfant.

 

 

2. Le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur de l’enfant est difficile en urgence et il est également recommandé après avoir exclu une fracture du massif des épines d’immobiliser le genou pendant 8 ou 15 jours et de le réévaluer, l’IRM sera indiquée au moindre doute.

Lorsqu’il s’agit d’un arrachement osseux ou d’une désinsertion du périoste notamment tibial, la réparation par réinsertion du ligament croisé antérieur doit être faite rapidement sous arthroscopie. Ce type de réparation donne des bons résultats.

Le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur en plein corps, repose sur l’examen clinique avec le test de Lachman et les mesures de laximétrie (KT-1000 et GNRB); il est confirmé par l’IRM. Cette lésion est mal tolérée chez l’enfant car il est difficile de limiter ses activités sportives et le port d’une attelle est le plus souvent très provisoire.

La réparation chirurgicale devra être proposée en connaissant bien le potentiel de croissance résiduel du genou. Si le genou est très proche de la fin de la croissance, on peut parfaitement attendre quelques mois la fin de la croissance du genou (différente de la croissance du tronc). S’il reste plusieurs années de croissance du genou, la réparation est possible en exposant bien les risques du cartilage de croissance.

Nous pratiquons des techniques qui ne traversent pas la physe, elles peuvent être au-dessus de la plaque de croissance comme la technique de Clocheville ou en dessous de la plaque de croissance comme la technique de Franck Chotel. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une technique difficile qui nécessite une parfaite maîtrise de la chirurgie du genou et de l'anatomie du genou de l’enfant.

Les résultats sont tout à fait superposables à ceux de l’adulte, l’énorme avantage de cette chirurgie précoce est de préserver l’avenir du genou en protégeant les ménisques ou en les suturant dans le même temps.

 

 

REFERENCES :

Revue de chirurgie orthopédique 2007 « les lésions ligamentaires et méniscales du genou de l’enfant et de l’adolescent, pages 3S95 à 3S139. Supplément au numéro 6.